dimanche 25 mars 2018

Sur les plages abandonnées?

Y a pas de coquillage. Il y a du sable et des cailloux par contre. Je le sais puisqu'étant subitement devenu riche, j'ai commencé à faire ce que font les gens riches: prendre la nationale 7 pour aller aux rivages du midi, pour aller à Rome ou pour aller à Sète. Et c'est ainsi que votre serein, contemplatif, ténébreux et bucolique tabellion s'est retrouvé au marin cimetière du bout du monde. Mais je m'égare et c'est précisément ainsi (en m'égarant) que je ne me suis pas garé à Sète, n'en déplaise à George.

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours :

Ainsi en lieu et plage de la place de Sète, j'ai laissé Paul pour Alphonse et Sète pour Travemünde où j'espérai tranquillement y réfléchir aux implication de la mesure des cailloux mouillés sur le déplacement du sable. Et comme y a pas moyen de faire ça à la gare, je suis allé à la plage, ce ce toit tranquille, où marchent des colombes (Paul pour faire plaisir à George), pour m'apercevoir que les plages ne sont pas abandonnées. Et remplies de mouettes pas très colombiques qui rendent le truc pas très tranquille. Il fallait se rendre aux assaillants ou à l'évidence. Je choisis la seconde en moins d'une minute: le sable mouillé n'est pas fait de cailloux et le transport optimal du sable mouillé implique en réalité des cailloux d'eau.

O de notre bonheur, toi, le fatal emblème!
Salut de la démence et libation blême,
Ne crois pas qu'au magique espoir du corridor
J'offre ma coupe vide où souffre un monstre d'or!

Mal armé que je fus, j'étais tourné en barrique.

Note ici: on pourrait croire qu'il faut dire "tourner en bourrique". L'expression est éminement fausse. Avec un peu de pression, il est évident qu'il s'agit de tourner en barrique. Et c'est la foudre pour qui prétendra le contraire.

Je décidais donc de mon propre chef d'aller à la plage derechef. J'allais donc à Teriberka dans l'espoir d'y voir une plage abandonnée (j'ai pas été déçu) où je puisse réfléchir au problème du transport de sable par des cailloux d'eau (et des aurores boréales). J'y ai vu des nuages, l'ost funèbre des bateaux décédés dans le cimetière marin que je citai par deux fois déjà. J'y ai mangé des toasts (pas funèbres) et surtout je suis allé à la plage. Il y avait des cailloux et, chose étrange, ils étaient mouillés. Certains étaient couvert d'une jolie pellicule de glace et ça aide définitivement pour le transport des grosses et lourdes masses. Mais tout ça ne m'a pas aidé puisqu'il n'y avait pas de sable qui était déjà transformé en quartz, en mica et en feldspath comprimés par les éons.

Donc sur la plage abandonnée, le sable que je crusse tassé est un caillou couvert d'eau mouillée ou froide. Et c'est tant mieux pour Brigitte, qui peut reposer. Bon par contre, j'ai toujours mes problèmes de métrique (non, cette orthographe et pas une autre).

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